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En ces temps de restrictions annoncées dans les dépenses publiques, quelques jours avant que le gouvernement ne dévoile son projet de budget pour 2025, les professionnels du cinéma ont préféré prendre les devants pour défendre le bien-fondé du maintien des crédits d’impôts accordés à leur secteur. Il s’agit pour eux de confirmer que les 350 millions d’euros d’investissements de l’Etat consentis dans le cadre de « La Grande Fabrique de l’image » (le programme destiné à créer des pôles d’activités cinématographiques et audiovisuelles en région) sont essentiels pour que la France attire les tournages de cinéma du monde entier et rattrape ses concurrents européens en la matière.
Mais aussi, puisque ces infrastructures voulues par Emmanuel Macron doivent voir le jour, qu’il serait absurde de toucher aux incitations fiscales existantes, défendent-ils : 30 % des dépenses de tournage peuvent être défiscalisées dans la limite de 30 millions d’euros. Une carotte qui permet de remplir leurs carnets de commandes.
Dans cette optique, la ministre de la culture, Rachida Dati, a été invitée à inaugurer, mercredi 2 octobre, les studios TSF de Coulommiers (Seine-et-Marne), le premier projet sorti de terre parmi tous ceux financés par « La Grande Fabrique de l’image ». C’est sur une ancienne base aérienne qu’a été construit un faux quartier parisien avec ses façades haussmanniennes, où chaque immeuble peut s’adapter aux besoins spécifiques des décors de films.
Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la grande avenue a ainsi été utilisée pour que Zinédine Zidane, flamme olympique à la main, se fraye un chemin dans un inextricable embouteillage de voitures des années 1950. Les studios TSF constituent désormais une alternative aux tournages dans la capitale, dont l’accès devient toujours plus contraint en raison de l’inflation des demandes et de la lassitude des riverains.
D’autant qu’à Coulommiers, les réalisateurs peuvent s’en donner à cœur joie pour faire exécuter des cascades, simuler des explosions ou des incendies… toutes choses impossibles dans les vraies rues parisiennes. Bientôt, 12 plateaux de tournage compléteront ce site dans lequel l’Etat a apporté 14 millions d’euros, sur un budget total de 98 millions d’euros.
Avant la fin de la décennie, une ribambelle d’autres grands studios va émerger, notamment dans le bassin montpelliérain avec Pics Studio et France.tv Studio, dans les Bouches-du-Rhône avec Provence Studio ou encore, dans l’Est parisien avec la rénovation et l’expansion des studios de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) – là où ont été reconstitués le château d’If du Comte de Monte-Cristo ou les paysages mexicains du film Emilia Perez, de Jacques Audiard. Des projets dans lesquels la Caisse des dépôts a déjà investi 200 millions d’euros pour le compte de l’Etat, et dont 78 millions d’euros ont déjà été versés pour réaliser les premiers travaux. Le reste sera versé au fur et à mesure de l’avancement des chantiers. A ce total s’ajoutent 67 millions d’euros déjà versés pour la formation de tous les corps de métiers du cinéma et de l’audiovisuel.
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